Bruxelles, le 25 octobre 2024 - 17:13:15
François Vieira
PhotoJournaliste accrédité UE
Membre du Syndicat des Journalistes à Lisbonne
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Nul besoin de rappeler l’extrême gravité de la situation au Liban.
Nul besoin aussi de déplorer l’usage disproportionné de la force qui stimule l’hubris et réduit la raison.
Nul besoin, enfin, de rappeler le lien intime qui lie la guerre au Liban à celle de Gaza.
Pour autant la réalité libanaise a sa dynamique propre. Il me semble donc important de concentrer notre attention sur la dimension libanaise du conflit. Une dimension sur laquelle nous avons peut-être un peu plus de marge d’action et dont l’enjeu est la restauration de la souveraineté du Liban.
À cette fin je me permettrai de rappeler les 7 points essentiels autour desquels tout règlement libanais doit et devra s’articuler.
Le premier est un cessez-le-feu. Sans suspension des hostilités rien ne sera possible.
Le second doit porter sur l’organisation dans les meilleurs délais d’une élection présidentielle, longtemps différée pour des raisons que nous connaissons tous et qui n’ont plus de raison d’être compte tenu de la nouvelle donne politique.
La troisième est de donner un contenu à la résolution 1701 dont la mise en œuvre a été contrariée très clairement par des intérêts extérieurs à ceux du Liban.
Cette restauration de la souveraineté du Liban sur son territoire passe précisément aussi par le déploiement des forces libanaises dans l’ensemble du pays et bien évidemment au sud du pays où elle doit devenir la seule force militaire présente. L’Union européenne appuie les Forces libanaises à travers la Facilité européenne pour la Paix avec un total de 21 millions d’euro en 2024, que nous comptons augmenter à 40 millions d’euro l’année prochaine.
Le cinquième consiste à garantir la présence de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) au sud du Liban en lui conférant un nouveau mandat beaucoup plus robuste.
Il est impératif que nous puissions accorder une aide humanitaire d’urgence et sans condition au peuple libanais. L’Union européenne joue son rôle et continuera à le jouer. Préparer l’octroi d’une aide économique dès l’élection d’un nouveau Président de la République.
Nous sommes aujourd’hui engagés dans une course contre la montre entre l’amorce possible d’un processus politique au Liban qui encore une fois passe par le cessez le feu et par une élection présidentielle aussi rapidement que possible et de l’autre un embrasement généralisé dont les conséquences sont incalculables.
Je vous remercie.
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